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Nine

13 mars 2012

I was here, Renan Luce

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12 mars 2012

William Sheller

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Le soir, nous sommes allés écouter un concert. Côté spectateurs pour une fois. Un homme en noir et son piano. En solitaire.

Les copains étaient au devant. Moi j'étais seule avec toi, au septième rang. J'observais ses mains sur le clavier, ses pieds aux pédales. Le gauche battant la mesure, perpétuellement.

Seul avec son instrument. Sans partition, sans fil conducteur, sans prompteur. Juste sa mémoire et ses chansons. Un grand moment de bonheur. Quelques histoires, des anecdotes. Comment ces notes étaient venues jusqu'à lui. J'aimais ses mots, j'aimais ses mélodies. J'aimais ce monsieur-là.

Sa voix aiguisait mes sens, amplifiait mes frissons, abolissait les dernières résistances. Ton bras autour de mes épaules. Il n'y avait qu'à vivre. Savourer l'intensité du moment. Et s'oublier.

11 mars 2012

Dimanche 11 mars 2012

Bonjour à tous et bienvenue au rendez-vous du dimanche!

Je sens qu'il est temps pour moi de passer à une nouvelle étape. J'ai envie de retravailler mon manuscrit, maintenant que j'ai laissé la pâte reposer (5 mois). Je ne peux pas en rester là. C'est une certitude. J'ai besoin d'aboutir ces heures de travail, d'aller au bout de ce projet qui fait force de nécessité en moi.

Je suis repartie pour plusieurs semaines intensives. Je vais reprendre mon manuscrit dans le but cette fois-ci de le partager, de le donner à lire, de l'achever (j'ai du mal avec ce mot-là, mais je vais tenter en tous cas). Je commence à éplucher les petites maisons d'éditions que je connais très mal puisque comme 99% des gens j'achète surtout des livres dont on parle, ses livres qui sont sur les rayons de la Fnac :) donc je connais très peu de maisons d'éditions indépendantes.

Je vais donc en profiter pour lire des ouvrages de ces maisons-là pour mieux en cerner les lignes éditoriales, et découvrir de nouveaux horizons! Je viendrais partager mes découvertes avec vous au fil du temps.

 

         Cette semaine sur mon blog,  une nouvelle catégorie: "petites douceurs/petites douleurs" qui parle des bonheurs et souffrances du quotidien, et quatre nouveaux articles:

Découvrir (Aimer): La première fois. Découvrir. Se découvrir, découvrir l'autre. Et se perdre. (extrait du roman)

Grandir (Petites douceurs/petites douleurs) ou retourner vers ses racines

Cododoter (Petites douceurs/petites douleurs)ou la vie nocturne intense des parents d'enfants en bas âge :)

S'enraciner (Petites douceurs/petites douleurs). Certains reconnaîtront ce lieu où beaucoup d'entre vous sont passés... (extrait du roman)

 

Bonne visite et à bientôt!

Géraldine

 

Pour rejoindre ma page Facebook, c'est par ici: https://www.facebook.com/pages/Une-chanson-lente/284530104926823 

Pour découvrir mon autre blog, c'est par là: http://uneautreecole.canalblog.com/

Partagez!      Faites tourner!

 

 

7 mars 2012

Grandir

Nous chuchotions dans la nuit.

Je retrouvais une odeur d'enfance. Unique. Notre odeur d'enfance.

Je retrouvais tes pieds qui bougeaient dans le lit.

 

Avec certitude découvrir que c'est aussi important pour moi que pour toi. Avant de savoir me laisser aller.

Avec certitude entendre nos coeurs qui vibrent, l'émotion fragile.

L'instant est inestimable. Chacun le veut unique. On repousse les heures, la nuit, le temps. On parle, on se marre. Pour un rien, dans le noir, les yeux grands ouverts. On retarde le retour au quotidien. Moment de grâce suspendu.

 

Revoir mes soeurs d'enfance. Retrouver en elles cette part de moi-même que j'y ai déposé. Au fil des années.

Y retourner comme on retourne vers son pays natal. Empli de notre histoire.

 

Etre adulte:

Ne plus serrer les autres dans ses bras de tout son coeur.

Ne plus courir pour se déplacer dans sa maison.

Ne plus crier, ne plus pleurer, de tout son corps, pour évacuer.

Ne plus rire pour un rien, toutes les cinq minutes, comme une baleine .

Ne plus dormir les uns sur les autres, les uns contre les autres (mmmhh quoi que, en famille nombreuse on retrouve ce bonheur-là facilement :)

Ne plus chuchoter en pouffant des secrets évidents. 

Ne plus s'insurger à la moindre injustice, de toute sa conviction.

 

 

 

 

6 mars 2012

Instants croqués: cododoter

Un bruit dans la nuit. Des frottements sur le sol, qui glissent, à pas feutrés.
Des pas dans le silence, chuchotants.

Une porte s’ouvre.
Les pas s’approchent, les pas se glissent dans le grand lit. Au chaud sous la couette. Contre maman.

Une respiration reprend son rythme, apaisée. Régulière et profonde. Chassés les loups, les singes et les voleurs.


Dans la pénombre de la nuit, la chaleur du sommeil de mon enfant, tout petit. Contre moi.
Ses mains minuscules l’une contre l’autre posées sur son visage dans cette image d’Epinal de l’enfant endormi.
L’odeur unique de la moiteur de ses cheveux qui transpirent.

Je l’aime tellement infiniment.

Le vent souffle au dehors. Le portail claque.
Le vent souffle, comme une voix. Ronronnant. Apaisant. Enveloppant.

Je quitte ma demi-somnolence pour me rendormir tout à fait.

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4 mars 2012

Dimanche 4 mars 2012

me voilà de retour pour la newsletter du dimanche après une petite pause.

Je n'arrive plus ces temps-ci à prendre le temps d'écrire. Je n'ose plus, je ne trouve pas de fil conducteur, même pour ce blog. Ce sont des bribes, décousues, qui me viennent. J'aspire à autre chose, je n'y arrive pas encore.

Cette semaine,

une nouvelle bribe :

Recevoir (Aimer), sur le bonheur intense de recevoir des mots attendus, des mots reconfortants, des mots sincères. Qui touchent, qui régénèrent. Ca va du Sms à la lettre, quelques mots écrits ou partagés, en tête à tête, mais ça touche au plus profond, et une fois le moment passé, on garde ces mots comme un trésor. On les lit, on les relit, on les apprend par coeur, on les murmure, on les use et on replonge dans ce moment heureux, on le préserve pour se réchauffer l'hiver. http://www.unechansonlente.com/archives/2012/03/01/23650533.html

et une nouvelle chanson :

Perlimpinpin, Barbara (Jouer). Une chanson comme un cri. Chanson que j'aime énormément, difficile à interpréter, à mi chemin entre la déclamation et le chant. Chanter comme on parlerait.

 

Bonne visite à vous 

Merci de me suivre et au plaisir de vous retrouver la semaine prochaine :)

Géraldine

2 mars 2012

Perlimpinpin, Barbara


Perlimpinpin, Barbara

 

Pour qui, comment quand et pourquoi ?
Contre qui ? Comment ? Contre quoi ?
C'en est assez de vos violences.
D'où venez-vous ?
Où allez-vous ?
Qui êtes-vous ?
Qui priez-vous ?
Je vous prie de faire silence.
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
S'il faut absolument qu'on soit
Contre quelqu'un ou quelque chose,
Je suis pour le soleil couchant
En haut des collines désertes.
Je suis pour les forêts profondes,


Car un enfant qui pleure,
Qu'il soit de n'importe où,
Est un enfant qui pleure,
Car un enfant qui meurt
Au bout de vos fusils
Est un enfant qui meurt.
Que c'est abominable d'avoir à choisir
Entre deux innocences !
Que c'est abominable d'avoir pour ennemis
Les rires de l'enfance !


Pour qui, comment, quand et combien ?
Contre qui ? Comment et combien ?
À en perdre le goût de vivre,
Le goût de l'eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles !
Mais pour rien, mais pour presque rien,
Pour être avec vous et c'est bien !
Et pour une rose entr'ouverte,
Et pour une respiration,
Et pour un souffle d'abandon,
Et pour un jardin qui frissonne !


Rien avoir, mais passionnément,
Ne rien se dire, éperdument,
Mais tout donner, avec ivresse
Et riche de dépossession,
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne pas parler de poésie,
Ne pas parler de poésie
En écrasant les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour au murs gris
Où l'aube n'a jamais sa chance.


Contre qui, comment, contre quoi ?
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
Pour retrouver le goût de vivre,
Le goût de l'eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles.
Contre personne et contre rien,
Contre personne et contre rien,
Mais pour toutes les fleurs ouvertes,
Mais pour une respiration,
Mais pour un souffle d'abandon
Et pour ce jardin qui frissonne !


Et vivre, vivre,  passionnément,
Et ne se battre seulement
Qu'avec les feux de la tendresse
Et, riche de dépossession,
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne plus parler de poésie,
Ne plus parler de poésie
Mais laisser vivre les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour aux murs gris
Où l'aube aurait enfin sa chance,

Barbara

1 mars 2012

Recevoir

Quel bonheur quand les mots précieux n'ont pas encore été usés. Abîmés par le temps. 

Quand on peut encore les passer et les repasser en boucle dans sa tête. Jubiler.

Les savourer, les ressentir. Et retrouver la toute première émotion. 

Ressentir à nouveau, intact, ce même frisson qui m'avait parcouru. A la lecture de tes mots.

Tes mots sur moi.

Ces mots qui sauvent, qui nous élèvent et nous renforcent.

Les mots de l'autre, celui qui a su nous déceler, celui qui s'est arrêté sur nous et qui nous a considéré.

C'est un supplément de vie, un trésor. Secret, intime, inestimable. 

Qui n'appartient qu'à nous, qui n'existe qu'entre nous et cet autre qui nous a ému, au plus profond, au plus enfoui. Cet autre qui nous fait du bien, qui nous réchauffe le coeur, qui nous ouvre le monde. Dans ce lien unique, à ce moment précis.

Qui a existé.

Qui n'est déjà plus.

Et qui pourtant perdure. 

12 février 2012

Dimanche 12 Février

Bonjour à tous,

cette semaine sur mon blog 2 nouveaux textes.

Un texte en 2 parties extrait de mon livre, une réflexion sur la remise en question des mécanismes éducatifs issus de notre propre éducation et que l'on reproduit sur nos enfants. La volonté de Constance de trouver une autre voie. J'aimerais bien remanier ce texte, je le trouve encore un peu confus, et aller plus loin. Pour l'instant je laisse mijoter :) 

Remettre en question (1/2) ( dans Elever): http://www.unechansonlente.com/archives/2012/02/07/23460795.html

Remettre en question (2/2) (dans Elever): http://www.unechansonlente.com/archives/2012/02/07/23461452.html

Un texte un peu absurde en jeu de mots sur les saisons:

"Ô tonne lit vert printant les taies" ( dans Rêver) : http://www.unechansonlente.com/archives/2012/02/09/23480190.html

 Bonne lecture à vous,

Je n'ai pas touché au piano cette semaine. D'abord une grippe qui m'a clouée au lit, pas terrible pour chanter :) et puis un examen de violoncelle, du coup j'ai dû carburer de ce côté là!

D'une manière générale, à mesure que me reviennent les lettres de refus des maisons d'édition, et le temps passant, je commence à mieux cerner les limites de mon texte, et à voir comment aller plus loin. J'ai besoin de temps encore, mais je pense que lorsque je serai prête, je repartirai de ce que j'ai écrit pour le retravailler. Transcender le vécu pour atteindre la fiction. 

A dimanche prochain :)

Géraldine

7 février 2012

Remettre en question

Constance se traînait douloureusement. Elle avait assisté à la réouverture béante de ses blessures d'enfant, éprouvant ce qu'elle avait pu ressentir quinze ans auparavant. Et puis enfouir.

Elle se voyait, adulte, et toujours aussi désarmée, annulée, terrassée. 

Face à son père. L'impulsif, le soupe au lait. Imprévisible. Ou plutôt tellement prévisible ; à crier, s'emporter, virer rouge. Constance calme, réfléchie, patiente. Tellement réfléchie. Tellement patiente.
Tellement peur de lui. Ses silences, ses éclats.
Tellement rien compris, tellement souffert.

Qu’est-ce qui est inné ?

Qu’est-ce qui tient de l’éducation et du hasard des rencontres ?

Le sentiment de responsabilité s'était emparé de Constance à l'instant-même où elle avait mis son premier enfant au monde. Et voilà qu'il prenait tout l’espace à mesure que Tom grandissait.


Elle ne vivait plus, elle éduquait.

Directement guidée par ce lien à son père. Pétrie par la crainte de reproduire, de mener son fils un jour à la marginalisation, à la drogue, à la violence pulsionnelle. N'ayant aucune prise là dessus, elle avait voulu protéger Tom, par le biais de l'éducation.


La bonne éducation. Celle qui sauve, qui structure, celle qui montre le droit chemin.

Mais la crainte d’abîmer son enfant engendrait le besoin de maîtriser.

Poser un cadre. Nommer le bien, le mal, contrôler les excès, mâter les résistances. Museler les débordements.
Elle-même se transformait en modèle de perfection. Contentant tout le monde. Elle était encensée, montrée en exemple. Constance la gentille, Constance la bienveillante. Elle ne déversait jamais ses humeurs sur les autres, pas même en voiture. Et moins les gens comptaient, plus elle pouvait endurer.


Bien sûr, elle criait. Parfois même il y avait des tapes, elle ouvrait les eaux, elle s'emportait. Mais ça arrivait à tout le monde. D’ailleurs, une fessée, une douche froide n’avaient jamais fait de mal à personne. (vraiment?)

Elle agissait pour son enfant.

Éduquer n'est pas violenter. L’enfant cherche, provoque, teste. Il faut réagir avec fermeté pour poser les limites. Imposer et ne pas revenir sur ses décisions. Montrer qui est l’adulte.


Ce rapport de dominance dont on usait dans toute bonne maison n’était reconnu par personne d'autre qu'elle-même.

Mais Constance ne pouvait plus fermer les yeux. Elle ne pouvait plus appeler cela autorité comme pour légitimer. Elle voyait distinctement la violence camouflée juste au-dessous. Déguisée sous de jolis mots. Banalisée.


Les punitions, les ordres arbitraires, le chantage, les menaces, les « c’est comme ça et pas autrement », les fessées, les claques, les petites tapes, les mensonges, les rapports de force, les points rouges, les points verts. Soumettre, imposer, maîtriser. Toute cette manipulation était minimisée, acceptée, encouragée.


Pour se faire obéir, pour le bien-être des enfants, pour inculquer des règles, des valeurs : « si tu continues de taper ton frère, tu vas recevoir une fessée… » Magnifique ! C’était absurde.


Sans compter ces moments de bascule où poussée au fond de ses retranchements par un enfant résistant à la contrainte, elle 'sétait trouvée dépassée. Seule face à elle-même.
Elle avait contemplé alors sa violence d'adulte, si propre, si présentable.


Elle apprit à la débusquer. Elle tenta d’ouvrir les yeux avec honnêteté. Sans artifice, sans protection.

 

Il fallait maintenant reprendre corps. Et se relever.
Elle ne pouvait plus continuer ainsi. C'était l'impasse. Dans son rapport aux autres, mais surtout dans l'éducation de son fils.

Il y avait trop de zones d'ombres. Des gestes et attitudes mécaniques qu'elle reproduisait par mimétisme alors qu'ils généraient souffrance et asservissement. À l'opposé de ses convictions profondes.


Il lui fallait changer. Se faire confiance. Faire confiance à son enfant. 
Échanger le sentiment de responsabilité contre le celui de vie, de cette énergie qui fait que l'on sait que là ça va, ça fait du bien, et chacun en tire profit. 


Comprendre qu’il n’y avait pas de bonne éducation. 
Ce serait à ses enfants de faire le bilan une fois adultes. C’était leur histoire. Ça leur appartenait. Et à elle de savoir prêter l’oreille à ce moment-là pour s’excuser. Pour réparer. Les manques, les blessures. Qui se déposent malgré tout.

Elle se mit à lire, énormément. Jusqu’à trouver les auteurs qui faisaient écho en elle. Lire pour prendre du recul, pour voir ce qui pouvait exister ailleurs, pour ne plus ni reproduire bêtement, ni rejeter en bloc. Elle avait trouvé des mots qui pourraient être les siens. Certains auteurs avaient eu l’effet d’un électrochoc. 


Elle avait découvert la violence éducative ordinaire. Ce mécanisme anodin que l’on transmet à nos enfants sous couvert d'éducation. Et elle avait touché du doigt l'étendue de sa propre souffrance de petite fille. 


Lorsque son enfant s’affirmait, se différenciait, n'obéissait pas, elle ne pouvait le supporter. Elle se sentait menacée en tant qu’adulte parce qu’elle-même ne s’était jamais permis cela. Elle ne s’était jamais opposée. Jamais jusqu’au bout. 
C’est pourquoi elle l’avait fait courber lui, le plus petit. Elle avait dit non à son enfant au lieu de dire non à ses parents ou à tout autre adulte jugeant. Elle avait conforté les manques de sa propre éducation en reproduisant les mêmes absurdités sur son fils.

Une page se tournait désormais. Elle ne pouvait plus rester dans l'ignorance. Il était temps de rendre sa parole à l'enfant.

Surtout lorsque les mots n'allaient pas dans son sens à elle ou dans le sens des autres tout autour d’elle. Ceux qui faisaient figure d’autorité. 


Les règles qu'elle avait instaurées jusque là avaient tenu lieu de garde-fou. Bien sûr. Ce nouveau chemin qui s'annonçait serait bien plus difficile. Elle n’aurait plus rien.
Plus rien pour faire pression sur son fils. Rien d’autre que cette nécessité en elle. Elle avait tant de choses à écouter et à entendre enfin. La voix de son enfant.

Elle croyait l’écouter mais elle n'était pas au bon endroit, pas au quotidien, pas quand ce qui était dit la dérangeait. 
Entendre son fils. Entendre le refus, la frustration, les excès. Autoriser la parole, quelle qu'elle soit. Laisser s’exprimer les déceptions, apparemment anodines, les lubies incompréhensibles. Tout ce qui le différenciait d’elle. Ôter le masque pour l’accepter lui, tel qu'il était. Ne plus buter toujours au même endroit. Ne plus finir anéantie par une intolérable colère, lointaine, intime, enfantine. 
Apprendre à dire oui avant de dire non systématiquement, par habitude, par mimétisme.

 

C'était parfois une sale maladie d'être adulte, surtout en face de ce potentiel d’énergie brute qu'étaient les enfants.


À vingt-sept ans, Constance ne savait déjà plus s'amuser, rire, chahuter, s'oublier. Trop adulte. Trop responsable. Les clés pour désenclencher les crises se trouvaient aussi dans cette légèreté-là qu’il lui faudrait regagner, mais elle n'arrivait pas encore à déverrouiller.

En attendant, Constance changeait. Elle apprenait, elle grandissait à nouveau, alors qu'elle avait cru que c'était terminé, qu'en devenant parent, elle s’était comme figée. 


L'intuition retrouvée d'être sur le bon chemin, un chemin juste, qui lui correspondait, même si elle avançait à tâtons. Et plus elle avançait, plus elle se reconnaissait et plus elle se rapprochait d’elle-même, sans incohérences. 
Elle apprenait du coup à exprimer ses propres besoins, ses refus, ses envies. 
Le droit de dire non. Le droit de changer d’avis. Pour elle, comme pour son enfant.

Cette période était houleuse. A chaque rechute, c'était tout l'édifice qui s'effondrait. C'était dur. C'était très dur. C’était l'inconnu, le gouffre. Elle ne suivait plus un chemin, elle en inventait un nouveau. C'était contre nature. 

Les émotions des grands et des petits jaillissaient intensément. Mais à cet endroit-là, il y avait la vie. 

Il lui fallait du temps, de l'aide et des outils. Pour ne pas reproduire, pour ne pas s'abandonner à la facilité de contrôler, de diriger. Car c’était toujours les mauvais réflexes qui revenaient instinctivement.

Il était urgent de protéger les plus petits que soi. C'était une révélation. 

Alors elle reprenait confiance. Redresser le cap, changer la relation, accueillir toutes les émotions. Les belles et les moins belles. Les recevoir, sans mise en péril. Élever son enfant tel qu'il est. Et non tel qu’on veut qu’il soit. Comme une personne à part entière. Différente. Vivre avec lui et non plus à côté. Apprendre ensemble à s'exprimer, à exister, sans réduire l'autre à nos exigences personnelles.

 

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contact: ninederien@outlook.com

CONCERTS :

- Mercredi 21 septembre 2016 à 20H30
Banc d'essai du Forum Léo Ferré (94)

- Jeudi 28 Juillet 2016 à partir de 20H
Scène ouverte "un été à Eaubonne" sur le parvis de l'Orange Bleue (95)

-Jeudi 21 Juillet 2016 à partir de 20H
Scène ouverte "un été à Eaubonne" sur le parvis de l'Orange Bleue (95)

- Jeudi 16 juin 2016 à parir de 20H
Scène Ouverte asso La Ruche, Forum de Vauréal (95)

- Vendredi 26 février 2016 à 20H30 à la Providence

06000 Nice (Vieux Nice)

- dimanche 7 février à 15h30 au Malongo Café
50 rue Saint André des Arts 75006 PARIS (RER SAintMichel)



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